Jolie lettre de la sulfureuse tragédienne Françoise Raucourt, évoquant sa compagne, Madame de Ponty, rencontrée en 1793, lors de son emprisonnement, et qui fut sa compagne jusqu’à la fin de sa vie.

Elle se rétablit d’un rhume attrapé « suite du froid que j’ai pris sur la terrasse de ce pauvre Charles […]. Du reste Mad. de Ponty se porte assez bien, elle a été un peu fatiguée de la routte, mais elle va de mieux en mieux quoi qu’il fasse une sècheresse constante et désastreuse et des vents intolérables, elle ne me parait pas s’ennuyer et va assez bien pour moi. Dieu veuille que cela dure ». Elle ajoute « J’ai lu dans le journal que Mad. d’Angoulême allait passer le mois de 7bre à Meudon et que l’on meublait cette Maison Royale. Elle l’était cependant parfaittement, mais enfin cela doit mener à l’organisation de la Maison et mon affaire se trouve à l’ordre du jour, j’écris un mot à Monsieur de Mercey, faites moi le plaisir de lui remettre vous-même […]. Je crois le moment favorable. S’occupe-t-il de l’affaire de la pension? Ne conviendrait-il pas que j’en écrivisse au Duc de Piennes, quelle est la réponse que le Duc de Duras a fait à ma lettre? Donnez moi quelques nouvelles de tout cela. Le voyage de Fontainebleau parait il se décider ? […] ». Elle enjoint son correspondant à se rendre chez M. Rosman, une fois les gravures envoyées, afin de lui remettre la note des livraisons qui manquent et les faire relier.